• Chapitre 3: Andrew ?!

    Ma mère se lève et tourne les talons. Quoi ? Elle va s'en aller comme ça, sans prononcer un seul mot ?

     

    -Tu comptes rien me dire ?

     

    Aucune réponse. Elle me regardait, les yeux larmoyants et s'en alla. J'étais offusquée. Ma propre mère qui ne voulait pas me parler de mon petit frère et qui en plus me laisse dans l'incompréhension. Moi qui pensais qu'elle aurait pu m'aider, je me suis bien trompée. Elle referma la porte et moi je me laissa tomber sur mon lit. Quand est-ce que je reprendrais une vie normale ? Ma mère m'a dit qu'en ce moment j'ai 19 ans et que j'ai été percutée quand j'en avais 17... Ça veut dire que j'étais encore au lycée. Bon sang mais est-ce qu'un jour je vais me souvenir de ma vie au lycée ? De quel lycée j'étais ? J'en ai plus qu'assez de me poser des questions sans arrêt ! C'est tout le temps la même chose et je tourne en rond ! Mon cerveau est une espèce de labyrinthe dans lequel il faut réussir à ouvrir des portes secrètes... En gros, je suis perdue.

     

    Un bruit me fit sursauter et je me releva rapidement pour voir d'où il venait. Je scrutais ma chambre, rien d'anormal. C'est en regardant ma fenêtre que j'étais surprise de voir le voisin blond que j'avais vu il n'y a pas longtemps se tenir derrière. Il devait avoir froid, mais malheureusement pour lui il devra attendre que je me mette sur mon fauteuil pour que je puisse lui ouvrir. Après quelques minutes je réussis enfin à le faire rentrer dans ma chambre, ne sachant toujours pas pourquoi il est là ni pourquoi il n'est pas plutôt passé par la porte d'entrée. Ma mère n'approuverais certainement pas qu'un garçon soit dans ma chambre, mais je m'en fiche. Je ne veux plus m'ennuyer et en plus elle m'interdit presque tout. C'est pas une vie pour moi... Finalement heureusement que le voisin est passé par ma fenêtre. Il m'adressa un large sourire et me demanda s'il pouvait s'asseoir sur mon lit. Te gêne pas surtout...

     

     -Vas-y...

     

    Je suis bien trop gentille je crois. En même temps c'est la première personne que je vois depuis mon accident à part ma mère alors autant être agréable avec lui. Il me regarde de ses yeux bleus et tapote le lit.

     

    -Tu ne t'assieds pas ?

     

    J'esquisse un sourire. J'avance mon fauteuil et le tourne pour qu'il soit dos au lit. Je pousse sur mes bras, je dois dire que faire ça tout les soirs et tout les matins est bon exercice de musculation, et habilement pose mes fesses sur le lit. Je pousse le fauteuil pour éviter qu'il me gêne, et me voilà enfin à côté de lui.

     

    -De toute façon je ne peux pas me lever donc évidemment que je m'assois.

     

    Il semblait vraiment très gêné. Sa petite bouille virait au rouge et je ne pus m'empêcher de rire. Ça fait du bien de rire... J'avais pas ris depuis que je me suis réveillée. Ce garçon est simple et il ne me prends pas en pitié. Il ne fait pas plus attention à ce qu'il dit sous prétexte que je suis handicapée. Du coup j'ai l'impression que je ne le suis pas et ça me plaît. C'est tout le contraire de ma mère qui fait tout pour me le rappeler... Quand je me rappelle ce qu'elle m'a dit au sujet de ses aides «grâce» à mon handicap ! Ça m'a fait tellement mal ! N'y pense plus. J'ai un invité, dont j'ignore encore le nom qui plus est.

     

    -Je te fais rentrer dans ma chambre, je plaisante avec toi mais je ne sais toujours pas comment tu t'appelles...

     

    Il me regarde avec de grands yeux surpris. Et merde... Mais qu'elle gourde je fais ! Évidemment qu'il doit être surpris ! Ma mère n'a pas dû lui dire que j'étais amnésique !

     

     -Mais enfin... Tu sais très bien comment je m'appelle... Non ?

     

    Sa voix trahit sa nervosité. Il va quand même falloir lui dire. C'est mon voisin et peut-être même un ami proche qui veux seulement reprendre contact avec une amie qu'il n'a pas vu depuis deux ans...

     

    -En fait... Ma mère aurait dû te dire que je suis amnésique.

     

    Finalement sa réaction était beaucoup plus sereine que prévu. Il afficha même un petit sourire attendri et passa une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille, l'air décontracté.

     

    -Bon j'avoue que je m'en doutais un peu...

     

    Je baisse les yeux en me mordant la lèvre inférieure. J'avais tellement honte. Si seulement ma mémoire pouvait revenir et et que je pourrais vivre comme avant... Cette envie commençait à devenir de plus en plus pressante. Pendant que j'étais en train de me morfondre, il reprit la parole.

     

     

    -Je m'appelle Andrew... En fait je me suis douté que t'avais perdu la mémoire quand tu m'as ouvert sans m'insulter. Ça m'étonnait même que tu me laisses rentrer pour tout te dire.

     

    Comment ça ? Est-ce qu'il veut dire qu'on étaient en froid tout les deux ? J'ouvre la bouche pour pouvoir lui demander mais doucement il effleura mes lèvres avec sa main.

     

    -Chut... Ne me demande rien à se sujet. S'il te plaît.

     

    D'un mouvement de tête je lui fais comprendre que j'accepte, bien que ça m'énerve tout ces secrets... Avant ma mère et maintenant lui ? Pourquoi le peu de gens que je vois me cachent quelque chose ? Je le regarde, et il ne détachait pas ses yeux des miens. Pendant un bon moment on continuait à se dévisager et il y avait comme un courant qui passait entre nous. C'était très étrange. Andrew se mit alors à sourire et il y avait comme une étincelle dans ses yeux.

     

    -T'es toute rouge. C'est trop mignon.

     

    Mon cœur rate un battement. C'est vraiment trop bizarre, cette sensation que j'ai quand je le voies... Tout à coup il à l'air triste, comme si le fait que je sois rouge le déprimait. Pourtant ça devrait être comique. J'essaye de croiser son regard mais il se lève, l'air sombre. Il s'en va, sans dire un mot. Bon sang mais arrêtez de partir comme des voleurs. Je veux l’interpeller, lui demander ce qu'il ne va pas, mais je me ravise. Après tout, je ne me souviens même pas de lui. Pourtant, j'ai vraiment une drôle d'impression quand je suis en sa compagnie. Je le regarde partir et je soupire. Finalement j'aurais peut-être préférer m'ennuyer, toutes ces situations me fatigue.

     

    Il fait déjà nuit, le temps est passer vite pour une fois. J'enfile mon pyjama, enfin comme je peux, et me faufile sous ma couette. Je pense que ça doit être le seul moment de ma journée que j'apprécie vraiment. Peu à peu je m'endors et...

     

    Des lumières aveuglantes, un bruit strident et assourdissant de Klaxon qui résonne et le même visage. Encore et toujours ? Mais non, il y a deux visages. Deux visages dont un que je connais... Des cheveux blonds, une petite bouille d'ange, de grand yeux bleus.

     

    -Andrew ?!


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